Généralisation de l’accès sécurisé aux services électroniques
Depuis quelques années, l’Administration française met en place une politique de dématérialisation des procédures administratives pour simplifier les démarches du citoyen et faciliter la gestion administrative. Pour ce faire, il convient de fournir aux concepteurs de ces téléservices : la prise en compte des différents types de point d’accès aux téléservices et la gestion du volume croissant de données personnelles du citoyen ; l’homogénéisation des Interfaces Homme-Machine des téléprocédures pour favoriser leur appréhension, leur utilisabilité et leur accessibilité (elles deviennent plastiques, c’est-à-dire capables d’adaptation à leur contexte d’usage) ; le respect des recommandations de la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés garantissant un niveau très important de sécurisation et de confidentialité d’une grande masse de données issues de différentes sources ; la prise en compte de changements fréquents dans le domaine réglementaire et organisationnel.
Un environnement de conception et de déploiement agile
L’ambition de ce projet est de fournir aux intervenants des projets informatiques (Maîtrise d’ouvrage, Maîtrise d’œuvre) un atelier leur permettant de concevoir et d’implémenter agilement la dématérialisation des services. Cet environnement permet la définition d’un espace de données dont l’accès est sécurisé par un dispositif de confiance (terminal personnel de carte à puce, certificat électronique) et dont le stockage physique peut être un support personnel (carte mémoire cryptée) ou mutualisé (coffre-fort électronique sur Internet). Il autorise la définition d’un espace d’information personnel qui aide la recherche d’informations au sein de grandes masses de données personnelles, en s’assurant d’une manière très stricte que chaque usager ne puisse accéder qu’aux informations qui le concernent directement. Il permet d’adapter l’interaction à différents supports (ordinateur connecté à Internet, borne interactive, assistant personnel, téléphone portable…) en fonction des caractéristiques des utilisateurs (y compris ceux porteurs de handicaps) et des contraintes physiques des dispositifs d’interaction (taille d’écran, accès à Internet, puissance de calcul, clavier, écran tactile…) ainsi que de l’environnement d’utilisation. Enfin l’atelier est résolument centré utilisateur dans sa méthode de conception des téléprocédures plastiques.
Résultats majeurs du projet
Les résultats conceptuels sont la spécification d’un Guichet numérique Lycée Universel innovant, proposant des téléservices plastiques de complexité incrémentale (basique, avancée, futuriste) à destination des lycéens et des personnels de ces établissements scolaires en Région Midi-Pyrénées.
Pour l’implémentation, le produit logiciel e-Citiz a bénéficié d’améliorations grâce à une meilleure expressivité de ses modèles offrant une puissance accrue dans la conception des processus sous-jacents aux téléservices. De plus, les produits Almetis ont bénéficié des transferts technologiques pour offrir au marché des produits de sécurisation des données.
Enfin, il a donné naissance à de nouveaux projets collaboratifs : Process 2.0 (DGCIS, Web Innovant 2009, label EDIT), PIMI (ANR VERSO 2010, label Systematic), UbiLoop (Région Midi-Pyrénées / FEDER 2010), UsiXML (ITEA, 2009), SYSEO (ANR TecSan 2010) ainsi que le dépôt d’une action européenne sur la métamodélisation des systèmes interactifs plastiques (COST, 2011).
Production scientifique
Ce projet a permis des avancées scientifiques au niveau :
– De la méta-modélisation des données, de leur sécurité, des Interfaces Homme Machine (standardisation W3C en cours), des facteurs humains et des méthodes de conception collaborative.
– De la généralisation du contexte des IHMs ; intégration longitudinale ; biais de la non qualité ; plasticité, un levier de qualité.
Informations factuelles
Ce projet de recherche industrielle est coordonné par Softeam (anciennement Genigraph) e-Citiz. Il implique aussi la société Almetis, ainsi que des laboratoires de recherche publics : INRIA Rocquencourt, l’Université Paul Sabatier via l’Institut de Recherche en Informatique de Toulouse (IRIT), l’Université Joseph Fourier via le Laboratoire d’Informatique de Grenoble (LIG). Les partenaires pilotes sont la Région Midi-Pyrénées et la Direction Régionale du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle d’Ile de France.
Le projet a commencé en février 2007 et dure 36 mois. Il bénéficie d’une aide ANR de 862 423 € pour un coût global de l’ordre de 2,1 millions €.
Le projet a donné lieu à un article dans les Cahiers de l’ANR n°1 de juin 2008 « Mobilité et ubiquité. Vers le nomadisme numérique ».